Chez Usagi Endo

Il était tôt et le soleil était deja haut.
Suna ouvrit les yeux. Il ne compris pas ce qui se passait.
Il avait dormi, mais combien de temps ? Cela faisait longtemps qu'il s'était endormi avec la lumiere du jour et qu'il s'etait réveillé avec celle ci.
Brusquement il se redressa. Il balaya la pièce du regard.

C'etait un appartement, à voir par là fenetre il devait etre dans le centre ville.Suna était maintenant assis sur le canapé sur lequel on l'avait couché.
La piece était bien rangée et sobrement décorée. Cependant il s'étonna quand meme de trouver une toile d'araignée avec sa propriétaire. Mais c'était étrange, comme si elle avait échapé miraculement au nettoyage. Sinon quelques cadre représentant des enfants et un pot de fleur bien arosé.

Suna se leva et tenta de faire le point avec lui meme.
*Qu'est ce qui s'est passé en dernier... on sortait du restaurant oui... j'aurais perdu connaissance... et je serais chez elle... Mais elle...ou est elle alors...*

Il entreprit alors celle qui l'avait trainé jusque là.
Il repera une embrasure qui menait à une autre pièce.
Il poussa le rideau qui servait de porte et déboucha dans la chambre de la jeune fille. Celle ci dormait encore à point fermé.
Il voulu d'abord la réveiller gentillement, puis il songea à ce qu'elle lui avait fait la veille dans la rue...
Il s'approcha alors doucement de son oreille et cria :
"Debout on est attaqué ! Vite attention Ahhhhhhhhh"

Puis il pouffa de rire

Usagi fit un bon sur son lit, frappant du revers de sa main celui qui l'avait réveillé si sauvagement.

Son regard balaya la pièce avec inquiétude un instant, son corps cherchant désespérément à sentir une présence qui n'aurait pas du se trouver là, mais rien...

Alors seulement elle se rendit compte que le coup porter à Suna lui avait fait mal :

"Non mais tu n'es pas bien ?!"

Elle se laissa choire sur son lit et fit la moue. Puis se penchant un peu, elle vérifia que la toile de l'araignée qui était entre son lit et le mur n'avait pas souffert du réveil brutal. L'énorme araignée du désert bougea un instant affolé, avant de tomber au sol, semblant littéralement vouloir attaquer son opposant.

Usagi la regarda darder vers Suna et se rejeta en arrière sur son lit.

"C'est comme ça que tu me remercie...?"

Elle massa son poignet douloureux et ajouta :

"C'est une araignée rare du désert qui déteste par dessus tout qu'on la dérange... Si j'étais toi je m'excuserais... Ces animeaux sont très... Compréhensif."

Pas de doute qu'elle demandait à Suna de s'excuser auprès de l'arachnide.

Elle fit jouer nombre de ses articulations avant de se relever encore. Le yukata qu'elle avait enfilé pour la nuit glissa sur une épaule et elle le regarda excédé :

"Tu attends quoi ? Le déluge ?"

Puis elle partit dans une autre pièce faire un brin de toilette avant de se rhabiller...

Suna resta pantois assis par terre, les yeux écarquillé.
Il ne savait pas vraiment si la jeune fille plaisantait ou si elle était sérieuse...
Mais quand il vu son regard il ne douta plus...

Il regarda longuement l'araignée et finit par conclure :
"Je suis désolé"
Il s'inclina brièvement.

Puis il se releva. S'étira promptement et discuta de chose et d'autres avec la jeune fille. Il lui demanda notamment comment il était arrivé jusqu'ici.

Quand celle ci revint, habillée et débarbouillé, il la remercia et prit la direction de la porte.

"Je vais m'entrainer sur le terrain. Le combat d'hier ma donné l'impression que j'avais perdu en capacité... Il est temps que je m'y remette sérieusement. Et vu le temps que tu as mis pour comprendre qu'il s'agissait d'une blague je pense que tu ferais bien de t'entrainer toi aussi"

Et il passa le pas de la porte sans attendre...

Usagi jeta un oeil à l'araignée qui avait regagné sa toile et adressa un large sourire à Suna.

Puis elle attrapa 2 pommes. Tout en en lançant une à Suna et en mordant à pleines dents dans la sienne elle lui dit :

"Comme d'hab', vas y, je te suis !"

Elle lui adresse un clin d'oeil et le suivit en dehors de chez elle.

[suite au sujet dans la rue avec Yume]

La porte de chez Endo grinça.
Elle passa le pas de la porte en transportant le corps inanimé de Yume. Derrière elle, dans le couloir, Suna qui finalement, avait décidé de suivre.... C'est lui qui avait découvert la jeune fille, il voulait savoir ce qui allait lui arriver. Et puis son cas l'inquiétait.

Il ferma la porte après être entré à la suite d'Usagi qui avait posé Yume sur le canapé.
Suna s'en approcha et l'examina, elle avait l'air beaucoup plus paisible que tout à l'heure, et surtout beaucoup moins tourmentée.
Il se leva et pris la direction de la cuisine. Oui il faisait un peu comme chez lui, mais il ne pensait pas que cela pouvait gener Usagi.

*Apres tout j'ai déjà dormi ici, ça ne dois pas la déranger*

Puis comme si il venait de dire une absurdité il s'arreta , réalisant sa bêtise.

*En même temps j'ai déjà dormi partout dans cette ville...*

Il secoua rapidement sa tête comme pour revenir à la réalité.
Il attrapa donc un verre, le remplit d'eau, et retourna au salon.

La jeune fille ne s'était toujours pas réveillée.
Se tournant vers Usagi il dit :

"Aux grands maux, les grands remèdes"

Et lança l'eau du verre sur le visage de Yume.

Yume ne broncha pas quand l'eau lui éclaboussa le visage. Suna ne pouvait pas le savoir, mais elle ne dormait pas. L'eau froide ne pouvait pas la sortir du rêve dans lequel elle s'était elle-même plongée.
Le rêve du néant avait quand même plusieurs désavantages. Tout d'abord, il était assez désagréable, même pour elle, d'y rester longtemps. Les gens rêvaient rarement de ce vide absolu, pour la simple et bonne raison que l'absence de toute notion de temps ou d'espace pouvait rendre complètement fou. Ensuite, il l'obligeait à dépenser de grandes quantités de chakra. Elle avait négligé de déjeuner ce jour-là, aussi son jutsu ne tarderait-il plus à se dissiper.
Elle serait alors contrainte de revenir à la réalité, quels que soient ses efforts... De plus, elle risquerait de s'endormir pour de bon, ce qui lui arrivait très fréquemment après avoir employé le kekkai.
Et puis, il y avait ses compagnons à écailles, qui n'avaient peut-être pas envie, eux, d'être tués plutôt que d'être aux mains d'humains inconnus...
*Gomen Kowai... Sakyuu, Honoo... Ne vous faites pas remarquer...*
La torpeur propre au monde du néant, qui avait obscurci son esprit quand elle avait lancé le kekkai, commençait déjà à s'estomper.
Elle se retourna lentement, sans s'arracher à son "sommeil" artificiel, et un gémissement plaintif s'échappa de ses dents serrées. Puis ses bras se soulevèrent de quelques centimètres, avant de retomber sur le futon. Sa mâchoire s'ouvrit un peu, et ses lèvres commencèrent à bouger, articulant à peine quelques sons étouffés. Néanmoins, en se penchant vers elle, Suna parvint à distinguer quelques mots.
"Kowai... 'kyuu.. pas mordre... Honoo... 'tention... cacher..."

Usagi se tourna vers Suna qui avait lancé son verre d'eau à la figure de la gamine.

Elle lui fit une moue amusée en disant :

"Ha oui... Très efficace" et de lui tirer la langue, à deux doigts de se mettre à rire franchement.

Et devant la mine visiblement consternée du garçon (en tout cas elle le prit comme ça) elle éclata finallement de rire. Ses épaules tressautèrent sous le rire nerveux, faisant onduler ses cheveux en tout sens et ses yeux s'humidifièrent légèrement.

Quans la gamine dans le fauteuil ouvrit la bouche pour dire quelque chose qu'elle ne saisit même pas, Usagi cessa net de rire.
Elle n'aimait pas qu'on invite ainsi quelqu'un chez "elle". D'ailleurs, dans chaque coin, les arraignées, petites et grandes semblait perturbées elles aussi... Les serpents dans le sac n'étaient pas des créatures qui pouvaient déranger les araignées. A cette taille là, ces dernières auraient été capables de se battre avec un serpent et d'en ressortir facilement vainqueur. Ce qui les dérangeait c'était la nervosité d'Usagi face à la situation.

La jeune femme avait, jusqu'alors, vécu seule, et voilà que soudainement, elle amenait beaucoup de personnes chez elle.

Usagi regarda Suna un instant, pensive, son rire finalement éteint.

La gamine bougea encore dans son sommeil et Usagi s'exclama :

"Ha non !"

La gamine venait de laisser ses bottes crasseuses et sableuses se poser sur son canapé.

Elle chopa la fillette par le col la traina jusqu'au balcon, l'ouvrit (le balcon :p) d'un geste sec et bazarda la gamine et son paquetage. Elle savait que Suna n'apprécierait pas forcément et du coup se tourna vers lui pour ajouter :

"La porte va rester ouverte. Tu peux aussi dormir sur le balcon si ça t'intéresse..."

Elle se sentait presque coupable vis à vis de Suna et ça la mettait maintenant un peu en colère.

"Bon, je vais faire quelque chose à manger..."

Soupirant pour se calmer un peu elle ajouta en souriant :

"Par contre pour manger c'est dans le salon, le balcon c'est moins sympa"

Un clin d'oeil plus tard elle avait disparu dans la cuisine...

Quand Yume ouvrit les paupières, la première chose qu'elle vit fut du sable... Dangereusement proche de ses yeux, d'ailleurs. Elle amena sa main gauche jusqu'à son visage le plus silencieusement qu'elle put, puis s'en servit comme appui pour se retourner un peu. Elle ne reconnut pas l'endroit où elle se trouvait. C'était sans aucun doute possible un balcon, mais il devait se trouver loin du quartier où elle traînait pendant son temps libre.
Des bruits provenant de l'intérieur la firent sursauter. Elle voulut sauter sur ses pieds, mais n'y parvint pas. Tous ses muscles protestèrent quand elle se remit debout et tituba jusqu'au mur pour s'y appuyer. Elle cligna plusieurs fois des yeux, surprise de voir son sac tout près d'elle, puis se pencha pour le ramasser.
Elle l'ouvrit rapidement, et laissa sortir Kowai et Sakyuu. Elle soupira de soulagement en constatant qu'ils étaient indemnes, et leur sourit quand il la mordirent pour lui signifier leur mécontentement. On avait dû les secouer un peu en transportant le sac, rien de plus. Elle s'accroupit pendant qu'ils s'enroulaient autour de ses bras, puis se faufilaient jusqu'à leurs places attitrées, et se demanda ce qu'elle allait pouvoir faire. Elle ne pouvait pas s'enfuir, elle s'effondrerait au bout de quelques pas. Et puis, elle mourrait presque littéralement de faim.
Elle glissa une main dans son sac, caressa Honoo au passage, puis en sortit un pot en terre cuite, auquel un couvercle était attaché par les multiples tours d'une bande de tissu. Elle se hâta de les ôter pour ouvrir le pot et en sortir un morceau de viande rouge crue. Elle tira l'une de ses "dents", et coupa la viande en quatre morceaux. Elle en donna un à chacun de ses serpents, puis s'attaqua à sa propre part.

HRP : Usagi-dono, je me permets de modifier un peu ton post : Yume ne porte pas de sandales mais des bottes. ^__^

Suna resta un instant coi au milieu du salon.
La jeune fille sur le balcon et Usagi dans la cuisine.

Il était debout, au milieu de la pièce principale et il ne savait plus quoi faire...
Il apperçu le canapé qui lui faisait de l'oeil. Il décida alors de lui céder et se laisser choir dessus.
Il inspira un grand coup, l'ouverture sur le balcon laisser passer un leger courant d'air qui le raffraichi. Il profita de cet instant de répis pour méditer à ce qu'il allait faire dans l'avenir. Ces derniers jours il avait un peu oublié son objectif... pourtant quoi qu'il fasse il ne pourrait pas l'oublier... celle envers qui il a une dette eternelle. Il songea à sa Yume et aux bons moments qu'ils avient passés ensemble.
Yume, un prénom qui semblait inévitablement le poursuivre. Cette jeune fille sur le balcon était apparue comme pour lui rappeler son passé, alors qu'il commençait peu à peu à s'en défaire.
En songea à la petite, il tourna son regard vers le balcon. Son regard se figea alors et ses yeux s'écarquillèrent... Elle était en train de découper une sorte de nourriture qui ressemblait à de la viande rouge. Et par dessus le marché elle en donnait à ses drôles de bestioles...

Suna se leva et l'interpella à travers la pièce :

"Hé, dis tu ne vas pas manger de la viande rouge quand même ? Tu vas attraper des vers... Usagi est en train de préparer à manger à coté, tu verras, je suis sur que malgré son caractère elle est bonne cuisinière"

Il songea à Usagi... elle était vraiment trop aimable de le laisser dormir sur le balcon. Mais Suna songea que si il faisait mine de s'endormir dans le canapé, elle n'aurait peut etre pas le coeur à le déplacer :p

Yume ne sursauta pas en entendant de nouveau la voix du garçon. Elle était trop fatiguée pour une telle dépense d'énergie, et mastiquer consciencieusement la viande qu'elle avait achetée la veille lui demandait déjà toute sa concentration.
"Hé, dis tu ne vas pas manger de la viande rouge quand même ? Tu vas attraper des vers... Usagi est en train de préparer à manger à coté, tu verras, je suis sur que malgré son caractère elle est bonne cuisinière"
Elle négligea l'avertissement - elle avait faim, et le vieux s'était très vite chargé de lui apprendre qu'en toutes choses, un "tiens" fallait mieux que cent "tu l'auras" - mais releva l'invitation. Obtenir de la nourriture sans passer par la fastidieuse étape des "papiers d'argent" était une perspective des plus intéressantes. Seulement elle n'était pas prête à entrer dans cette cage à rats, même pour une montagne de nourriture. Elle termina d'engloutir sa viande et se retourna vers le garçon. S'il l'attaquait ou lui attirait des ennuis, elle préférait savoir à qui elle avait affaire.
"Et t'es qui toi ?"

Suna fut extrèmement surpris lorsque Yume s'adressa à lui.
Pour la premiere fois elle avait l'air de vraiment communiquer.
Il reprit rapidement ses esprits et s'efforça de se montrer le plus amical possible.

"Je m'appel Suna Kumi. Je suis ... un defenseur de ce village..."

Il fit une légère courbette et repris

"Et toi qui es tu ?"

Il savait qu'elle s'appelait Yume, mais Suna voulait lui renvoyer la politesse et lui laisser l'occasion de se présenter de la maniere qu'elle désirait.
Il l'évalua à nouveau de la tête aux pieds, cette jeune fille était plus sombre qu'elle ne devrait l'être à son âge. Et la façon presque instinctive de se méfier ne devrait pas se manifester chez une jeune fille de cet âge. Suna ne savait pas ce qu'elle avait enduré, ni si cela avait été réellement terrible, mais il savait qu'un comportement comme le siens était le témoin d'une enfance déjà volée.
A ces pensées, une larme perla le long de sa joue...

Yume cligna des yeux en entendant la réponse du garçon. Suna. C'était un nom de village ça ! On n'avait pas le droit de donner le nom d'un village à un garçon. Et "défenseur de ce village"... Pourquoi est-ce qu'il ne disait pas "ninja", comme tout le monde ? Elle grogna. Les garçons... ! Il fallait toujours qu'ils fassent les choses de travers.
Elle fit la moue, puis éclata de rire en le voyant s'incliner devant elle. On ne se penchait pas comme ça pour demander leur nom aux gens ! Elle secoua la tête, et le pointa du doigt pour s'écrier, comme un peu plus tôt.
"Boulet !"
Puis elle reprit son sérieux.
"Yume elle s'appelle Yume, et elle est kunoichi du village du sable."
Elle ramassa sa "dent" et se laissa tomber au sol, avant de commencer à tracer des courbes dans le sable de la pointe de la lame.

Usagi avait pénétré la cuisine et avait sortit du riz, du poisson séché et du lait de cactus. Elle se sentait fatiguée et n'avait pas vraiment le courage de préparer quelque chose de plus sophistiqué.

Elle lava le riz, le fit gonfler dans un peu d'eau et y ajouta quelques condiments.
Elle ôta le poisson du sel dans lequel elle l'avait placé auparavant pour le conservé, nettoya la surface pour enlever le surplus de sel, le passa sous l'eau et vérifia qu'aucune arrête ne semblait présente.

Elle placa ses deux mains sur le petit contoir de sa cuisine et se pencha jusqu'à ce que sa tête bute contre le rebord. Elle attendit quelques secondes ainsi, cherchant à récupérer un peu d'énergie.

Finalement elle se redressa et remplit 2 grands verres de lait de cactus. Le lait de cactus était sans conteste beaucoup plus rafraîchissant qu'un verre d'eau...

Elle s'apprêtait à rejoindre Suna dans le salon, les bras chargés de son plateau quand elle perçu une conversation dans son salon. Elle écouta les présentation ainsi faites et fit marche arrière.

Elle posa son plateau, rajouta encore une portion de poisson et de riz, ainsi qu'un verre et repartit de nouveau.

En arrivant dans le salon, elle arborait de nouveau un joli sourire.

Elle posa son plateau sur une table basse et attendit de voir si Yume viendrait. Voyant que la gamine ne bougerait sans doute pas de son balcon, elle posa la part de Suna et la sienne sur la table et avec son plateau, fit quelques pas vers Yume.

A une distance respectable, elle se pencha légèrement vers la jeune fille :

"Moi je suis Usagi Endô. Je peux approcher pour te donner ça ?"

Usagi avait changé d'avis. Ca ne la dérangeait pas que la gamine squatte son balcon, ça lui faisait un peu de compagnie finalement...

Et elle attendit que Yume lui témoigne un peu d'attention. Pas perplexe du tout devant l'attitude pour le moins inhabituel de la gamine.

hrp : dsl, j'avais oublié pour les bottes (tu me l'aurais juste dit je l'aurais corrigé moi même, j'aime pas trop qu'on touche à mes posts svp, merci)

Après la réponse de Yume, il y eut comme un blanc. Le garçon, Suna, n'ajouta rien, contrairement à ses habitudes (du moins à celles qu'il avait montrées précédemment). Elle releva le nez, abandonnant le tourbillon qu'elle dessinait dans le sable, et vit la fille de tout à l'heure qui s'approchait, portant un plateau recouvert de choses étranges et inconnues... Mais sur la nature desquelles il ne planait aucun doute.
La fille posa une partie de son précieux chargement sur la table, avant de se tourner vers Yume et de s'incliner, un tout petit peu - la nourriture en équilibre précaire aurait pu atterrir sur le plancher, - en se présentant.
"Moi je suis Usagi Endô."
Usagi Endô. Ca c'était un nom normal. Un nom de fille, aussi, ce qui l'aidait à résonner agréablement aux oreilles de Yume. Usagi resta sur place, et demanda.
"Je peux approcher pour te donner ça ?"
Elle cligna des yeux, puis un gargouillis sonore en provenance de son estomac la décida à acquiescer. Elle était toujours aussi affamée. Evidemment, un seul morceau de viande ne pouvait lui suffire à récupérer du kekkai... Elle ne savait pas ce qu'était l'aliment que transportait Usagi, mais en tout cas il sentait drôlement bon. Elle agita gaiement les bras, ouvrit la bouche et passa sa langue sur ses lèvres, portant sur le plateau un regard sans équivoque.

Usagi eu un grand sourire pour Yume et s'approcha doucement, afin que le jeune fille puisse percevoir tout ses mouvements pour ne pas l'affoler bêtement sans le vouloir.

Elle s'accroupi, posa le plateau devant Yume et sortit une pair de baguette d'on ne sait où.

Elle les montra à Yume :

"Tu sais t'en servir ?"

Elle n'attendit pas la réponse et posa les baguettes à côté du bol de riz. Elle hésita un instant et tirant la langue elle ajouta :

"Ca ne se mange pas ça hein"

Pendant une seconde, elle hésita à porter sa main sur les traces de morsures visible sur le corps de la petite fille. Finalement elle se dit que si Yume avait besoin de quelque chose pour faire passer la douleur, quelle qu'elle fut, comme du vinaigre, elle lui ferait savoir.

"Bon appétit !"

Elle recula en position accroupie d'un pas ou 2 avant de se relever doucement et de se retourner pour rejoindre Suna près de la table basse. Elle lui adressa une moue boudeuse :

*Il ne faut pas que je lui laisse croire qu'il peut inviter le tout Suna chez moi non plus*

Avant de s'agenouiller, s'asseyant sur ses genoux, pour commencer à manger.

Yume observa les baguettes que lui tendait Usagi. Non, elle ne savait pas s'en servir. Elle n'avait pas éprouvé le besoin d'apprendre. Ses mains étaient bien plus efficaces. Quand Usagi lui souhaita
"Bon appétit !"
un sourire enfantin s'étala sur ses lèvres, puis elle se saisit du bol et sortit la tête de Kowai de son écharpe. Le serpent émit un sifflement bref, signifiant que même si ce n'était pas comestible pour lui, il n'y sentait rien de toxique. Elle y plongea la main et enfourna sa première bouchée. Kowai retourna s'enfoncer sous ses vêtements pour la laisser se gaver de riz et de poisson, léchant ses doigts et se frottant les joues pour se débarbouiller.
Elle vit à peine Usagi s'éloigner : ses mouvements avaient cessé de l'inquiéter. Elle l'avait nourrie, et ne se montrait pas agressive... Et puis elle avait un balcon assez confortable, tout près du toit, mais au dessus d'un second balcon, qui permettait d'accéder au sol.

Suna, maintenant assis sur le canapé, observait la scène sans mot dire.
Mais lorsque Yume empoigna la nourriture à pleines mains, il ne pu s'empêcher de pouffer de rire. Décidement c'était une bien étrange rencontre qu'ils venaient de faire là.

Puis il se mit à observer avec attention la jeune fille. Il la détailla bien de la tête aux pieds. Cette fois c'est son accoutrement qui l'interpella, il le trouva joli, mais un peu trop large et "complet", il pensait qu'elle devrait un peu plus se montrer. Puis il sortit de ses pensées vagabondes et reporta son attention sur ce qui l'interessait. Determiner qui elle était. Elle avait bien dit s'appeler Yume et être kunoichi du village, mais Suna avait appris depuis longtemps que ces deux informations étaient insufisantes pour savoir qui était quelqu'un. Et surtout il se demandait ce qu'elle faisait près de lui lorsqu'il s'était éveillé.

Tandis qu'elle mangeait avec appetit, Suna entreprit de la questionner.

"Dis moi, au fait, que faisais-tu à côté de moi lorsque je me suis réveillé dans la rue ? J'ai eu une drole d'impression...."

Il afficha un sourire radieux et une expression bienveillante et en conservant son expression, il ajouta en grinçant des dents :

"Ah oui et traite moi encore de boulet et je mets une des araignées d'Usagi dans ton plat la prochaine fois"

Et il lui fit un clin d'oeil.

Yume lécha les bords de son bol à présent vide, puis releva lentement le nez vers Suna. Une araignée ? Il y avait longtemps qu'elle n'avait plus peur des araignées. Elle eut une moue presque enfantine en se tournant vers le garçon.
"Une araignée, araignée, a-rai-gnée. Tu le crois ça Kowai ? Il croit que Yume elle a peur d'une araignée."
Le reptile siffla longuement. Elle gloussa.
"Kowai il dit, c'est bon les araignées."
Elle continua à rire pendant un petit moment, puis redevint à peu près calme. Elle alla récupérer sa dent et son sac, répondant à la première question de Suna sans le regarder.
"Tu cauchemardais."
Puis elle se retourna et le pointa du doigt.
"Boulet quand même. Si t'es ninja, t'aurais pu comprendre ce que Yume elle était en train de faire."

Suna lui tira la langue lorsque celle ci le traita encore de boulet.
Mais il releva tout de même la raillerie sur les araignées:

"Je serais toi je n'embetterais pas trop les araignées dans cet apparement, Usagi à l'air de bien les aimer... Et je conseil aussi à messir Kowai de ne pas s'approcher des plus grosses. M'est idée que celles qu'il a deja pu manger n'ont rien à voir avec celles ci..."

Après ce leger intermède qu'il avait jugé essentiel, Suna revint à l'objet de son attention.

"En ce qui concerne notre rencontre, j'ai bien compris que cela devait avoir un lien quelconque avec le chakra, mais je n'ai pas saisi exactement ce dont il s'agissait..."

Il posa ses index sur son mentons et leva les yeux au ciel.

"Mais tu as parlé de cauchemar me semble-t-il. Etant donné la façon dont je me débat en dormant, c'etait facile à deviner, donc cela ne présentait aucun interet de l'évoquer si cela n'a pas de lien avec ce que tu étais en train de me faire. Donc... j'aimerais savoir plus en détail ce que tu faisais. Bien sur, rien ne t'oblige à me le dire et je ne voudrais pas tenter de te forcer, mais cela me ferait plaisir de savoir"

Et il reprit son grand sourire de tous les jours...

Yume, qui n'avait pas quitté le balcon d'Usagi - il lui plaisait beaucoup, ce balcon, mais là n'était pas le sujet - s'assit dans le sable et pointa du doigt Suna, avec un sourire sans joie. Elle répéta, lentement.
"Tu cauchemardais."
Puis elle ouvrit son sac, y fouilla pendant un moment et en sortit un petit rouleau vierge, qu'elle déroula et posa à plat devant elle. Elle sortit ensuite Dorobu de son écharpe, et leva solennellement la main droite, paume ouverte.
"Fuuin jutsu (art d'utiliser les sceaux, pas sûre de l'orthographe), Ishou no fuu (le sceau du dessin) !"
Elle posa sa paume sur l'attrape-rêve, l'y laissa pendant quelques secondes, puis l'en écarta un peu pour se saisir de la perle noire, qui disparut, comme aspirée dans sa chair. Pendant un bref instant, sa main scintilla, puis la lueur de chakra se dissipa. Elle lâcha Dorobu, se mordit le pouce, leva de nouveau la main, ferma les yeux puis l'abbatit sur le rouleau, et commença à l'agiter brutalement... En l'observant plus attentivement, Suna pouvait s'apercevoir qu'elle dessinait, effectivement... Qu'elle dessinait Yume, sa Yume à lui. Quand son aimée fut achevée, là, sur ce rouleau, lui tendant les bras, exactement comme dans son rêve, la main de Yume - l'autre - étincela pour la seconde fois de chakra. Puis la lumière sembla absorbée par la feuille de papier, avant de disparaître encore, définitivement. Yume rouvrit les yeux et amena son pouce rougi à sa bouche pour le sucer. De l'autre main, elle referma le rouleau.
Quand elle l'eut rangé dans son sac, elle sortit son doigt de sa bouche et déclara, calmement.
"Si Suna il essaie d'embêter Yume, Yume elle a le cauchemar maintenant."

Suna observa attentivement toute la scène sans broncher, même lorsque le visage de sa Yume se dessina sur le papier...
Mais quelque chose avait changé en lui à ce moment là, c'était peut être imperceptible pour les autres, mais la petite flamme qui s'était reveillé en lui ces derniers jours venait de s'éteindre brusquement. Il su à cet instant que le répit ne serait jamais qu'une illusion pour lui. Il eut l'impression qu'on cherchait à lui faire savoir qu'il n'y avait qu'un seul destin pour lui, que partout où il irait, son amour serait l'arme de ses ennemis. Et qu'à chaque fois il succomberait, condamné à revivre ce moment pour l'éternité...

Une larme perla au coin de son oeil et vint mourir à la comissure de ses lèvres...
Son sourire s'effaça et ses yeux se perdirent dans le lointain. Ses muscles se relâchèrent et il adopta une position plus voutée.
Il regardait en direction de Yume mais il ne la voyait plus. Son regard était retourné à l'horizon qu'il connaissait le mieux, celui de la tristesse. Et tous ses soucis de la journée, toutes ses joies, toutes ses peines s'effacèrent pour laisser uniquement la place à ce qu'il avait perdu de vue depuis quelques jours, la petite soeur de Yume... Il n'avait pas le droit de s'égarer d'avantage.

Alors d'un mouvement las, mais néanmoins décidé, il se leva , chercha Usagi du regard et lui dit d'une voix monocorde :

"Je dois y aller, fais attention à la gamine"

Et sans attendre la réponse, il prit la direction de la porte...

Yume cligna des yeux. Suna - un garçon, garçon, plus âgé qu'elle de surcroît - pleurait. Elle se recroquevilla. Elle n'avait pas l'habitude de voir les gens pleurer. En fait, elle DETESTAIT voir des larmes. Parce qu'elle en avait beaucoup versé autrefois, il y avait longtemps, longtemps, longtemps... Presque dans une autre vie. Elle voulut se mettre debout, mais elle ne réussit qu'à s'affaisser sur le sol. Le balcon dansa devant ses yeux.
Elle se tourna vers Usagi, l'air inquiet. Elle n'avait pas voulu blesser Suna. Juste le prévenir. Elle oubliait souvent que ces petits cauchemars, qui lui semblaient anodins en comparaison des siens, étaient parfois atroces pour les gens auquels elle les prenait. Elle voulut crier, luttant pour ne pas s'endormir tout de suite.
"Non... !"
Mais sa voix ne porta pas aussi loin que d'habitude. Malgré ses efforts, elle s'endormait. Rien d'étonnant, puisque seule la faim l'avait maintenue en éveil.
"Désolée... Yume elle voulait pas faire mal... Désolée, elle est, oui, désolée Yume..."
Ses paupières s'abaissèrent et elle tomba dans son sommeil lourd et sans rêves.

Usagi suivit l'échange l'air de ne pas y toucher, laissant ses yeux suivre méthodiquement la décmposition des visages des deux protagonistes de la scène.

Quand Suna se leva, les larmes aux yeux (et plus encore), elle se leva à son tour, vint dans son dos et le retint, passant ses bras autour de ses épaules. Elle l'atira contre elle et lui chuchota :

"Tu n'as pas finit ton repas. Le ventre vide, tu ne pourras pas faire convenablement ce que tu dois faire..."

Elle fit une courte pause, jetant un regard à Yume sur le balcon :

"Finit ton repas et repose toi. Je vous ai croisé tout les deux alors que j'étais attendu dans les hauts lieux. Je vais y aller. Et quand je reviendrais, toi et moi, nous irons résoudre le problème qui te tracasse..."

Elle se sentait un peu "maternelle" devant Yume et Suna. Cela avait réveillé en elle la douleur de savoir ce qu'elle était... Elle s'empêcha de déprimer et relacha son étreinte sur Suna :

"Maintenant va finir, puis va te reposer. Je te laisse ma chambre si tu veux."

Et pour désamorcer l'ambiance lourde qui venait de tomber elle ajouta, sur le ton de la plaisanterie, même si le coeur n'y était pas :

"Mais attention, on en fouille pas dans les sous vêtement hein !!!"

Elle se dirigea ensuite vers le balcon. Elle attrapa près du canapé une couverture en toile et un coussin. Elle se pencha pour faire face aux serpents qui eux ne dormaient pas et veillait.

"Vous ne me laisserez pas approcher... Ne ?"

Elle soupira, posa le coussin le plus près qu'elle pouvait et agita la couverture au dessus de Yume pour l'étendre sur son corps endormis, épuisé.

Elle revint dans le salon, attrapa une petite bourse qui contenait la plus part de ses affaires :

"Je n'en ai pas pour longtemps..."

Juste avant de passer le pas de la porte elle se souvint de quelque chose :

"Mais bien sur ! Yume ! Je l'ai vu sur la tableau, elle aussi est attendu, je compte sur toi pour le lui dire !"

Et elle sortit...

Les premiers rayons du soleil, déjà chauds et aveuglants, à la limite du supportable, réveillèrent assez rapidement Yume. Elle marmonna quelques malédictions à l'encontre de la chaleur et leva lentement les paupières, laissant à ses yeux le temps de s'habituer à la lumière. Elle resta un long moment à demi-allongée contre le mur, fixant sans y prêter une grande attention le toit de la maison d'Usagi pendant qu'elle repassait mentalement sa journée de la veille.
Elle baissa la tête et appela.
"Yume elle est réveillée, réveillée. Kowai ? Elle doit arrêter de dormir Kowai... Et Sakyuu aussi. Kowai ? Sakyuu ?"
Les deux reptiles sifflèrent en réponse. Elle sourit et prit appui sur ses coudes pour s'asseoir. Elle jeta un coup d'oeil au soleil, plissant les yeux, et grogna. Vers quelle heure se levait-il, déjà, celui-là ? Sept, huit heures ? Elle haussa les épaules.
"Yume elle se lève quand elle se réveille, et elle se couche quand elle s'endort. Elle s'en fiche de l'heure."
Telle avait toujours été sa philosophie en matière d'horaires... Une des habitudes qui avaient le don d'énerver ses supérieurs. De toute façon, c'était les gens comme le vieux qui se cramponnaient à l'heure. Elle ferma les yeux et fredonna.
"Je n'ai jamais l'heure, c'est un concept que je n'aime pas..."
Elle ne se souvenait plus des circonstances dans lesquelles elle avait entendu pour la première fois cette phrase ; elle n'était même pas sûre de la chanter correctement. Mais elle aimait ces mots, la façon dont ils sonnaient ensemble et donnaient une phrase qui collait si bien à sa haine des montres.
Elle se leva, ramassa son sac et poussa un cri de joie. Elle savait qu'elle allait probablement réveiller des gens, et elle s'en moquait éperdument. Une journée commençait, une de plus, et il fallait montrer sa reconnaissance. Tous n'avaient pas eu la chance de survivre pour voir ce jour. Puis elle passa sa bandoulière et sauta sur le toit.
"Soleil."
Un éclat de rire lui échappa, et elle commença à s'éloigner d'un pas léger, sautillant, dansant et chuchottant à Kowai des secrets qui n'appartenaient qu'à elles deux.